Under the Cave of Winds
Gallery 44, Toronto 2019
Gallery OR, Vancouver 2019
Optica, Montreal 2018
Untitled Art, Calgary 2017

Une composante de l’installation Under the Cave of Winds, à OPTICA, le roman épistolaire Orgazing, poursuit cette démarche de l'artiste consistant à assembler des fragments référentiels en mêlant les registres stylistiques (poésie, théorie, autobiographie). L’action est campée sur l’Ile de Staffa, en Écosse. Depuis sa cellule, au sommet de la caverne de Fingal, la narratrice écrit des lettres à son amant, et tisse un discours amoureux. Un film 16 mm monte ainsi bout à bout des fragments narratifs issus de la décomposition de ce «texte source». On y aperçoit subrepticement le paysage escarpé et l’architecture de la geôle. Suturant en un bloc le dispositif cinématographique, la scène de l’écriture et le lieu dans lequel nous déambulons, les sculptures agissent comme autant de charnières ou de pivots. Certaines d’entre elles sont dotées d’une fonction de dissimulation, par exemple le rocher qui cache le projecteur du film, d’où émane alors seulement un faisceau lumineux, tandis que l’envers de l’écran devient une structure portante pour un perroquet absent. Or, ces balises en apparence immobiles changent aussi de forme pendant notre visite. Dans la parallaxe, leur configuration fait ainsi doublement écho au processus de traduction auquel s’est livré Larivière en composant Orgazing (l’anglais n’est pas sa langue maternelle) et aux mouvements fluides du psychisme du personnage du roman inventant son propre idiome, constitué autant de mots dits que d’air expiré.

— Vincent Bonin